Quand on est bipolaire, comment savoir si ce que l'on ressent est vrai, fait parti de nous, et non pas une manifestation de la maladie.
Quand je suis en phase dépressive : je ne ressens plus de plaisir, plus d'envie, plus de satisfaction, j'ai envie de disparaître, je me sens triste, désemparée, apathique, démoralisée, dégoutée, lassée, épuisée, inerte, malheureuse.
Par contre, quand je suis dans un état maniaque, je suis extrêmement amicale, je déborde d'amour envers ma famille, je me sens gaie, voire euphorique, épanouie, sûre de moi, confiante, régénérée, regonflée à bloc, impatiente mais irritable et agressive quand on ne va pas dans mon sens.
Mais qui suis-je? Qu'est ce que j'éprouverais vraiment si je n'étais pas malade? Où est la réalité?
jeudi 30 décembre 2010
dimanche 19 décembre 2010
Youou c'est reparti!
Depuis ce matin, je me sens enfin hyper bien! J'ai passé deux jours chez mes parents, cela m'a changé les idées. Ma fille était aux anges, elle a fait une super nuit et du coup moi aussi!
Alors je ne sais pas si le déclencheur est le Prozac ou cette bonne nuit de sommeil, mais je m'en fous! Je suis enfin en phase up! Il faudra que je fasse attention aux dépenses car la carte bleue a tendance à fumer pendant ces périodes de manies... Il faut donc que je sois vigilante.
Mon chéri est content même s'il a du mal à me suivre. Je parle beaucoup, j'ai dix mille projets, je suis reboostée à donf! Je suis heureuse car je m'occupe bien de ma fille dans ces moments là, je suis moins impatiente et moins irritable. Elle le ressent et me le rend tellement bien!
Ça me fait du bien de partager ces bons moments aussi dans ce blog. Je sais qu'aux yeux des personnes qui ne comprennent pas cette maladie, lorsque je suis en phase dépressive, je passe pour une fille égoïste, qui se plaint alors qu'elle a tout pour être heureuse. Alors je suis contente que cette maladie m'apporte ces petits moments de répit...
Bonne soirée à tous...
jeudi 16 décembre 2010
Vivre normalement?
Je sais que je ne peux pas avoir de traitements adaptés en ce moment à cause de ma grossesse, mais j'en ai ras le bol de ces changements d'humeur, de ces hauts et ces bas... Un jour je crois que ça va mieux, et le lendemain j'ai envie de disparaitre. Je n'arrive pas à accepter cette satanée maladie. Je me demande vraiment si un jour je retrouverai une vie normale.
Existe-t-il des personnes souffrant de troubles bipolaires qui ont une vie normale, sans conséquence pour leur entourage proche et moins proche, pour leur boulot et leur vie amoureuse? Mon chéri en souffre, ma fille y est très sensible aussi. J'ai eu des problèmes au boulot. Et j'ai peu d'ami(e)s.
Je pensais qu'avec de la volonté j'arriverais à prendre le dessus, mais non, elle me rattrape toujours. C'est bête car je suis la première à me dire que ce n'est pas avec un coup de pied au cul que l'on guérit un cancer, c'est pareil pour les troubles bipolaires... C'est une vraie maladie. J'aimerais avoir le courage qu'ont certaines personnes pour affronter leur maladie. Je n'ai pas cette force. J'aimerais tant être à la hauteur. Pourtant j'ai tout pour être heureuse: un chéri toujours à mes côtés malgré les aléas de la vie, un amour de petite fille de 2 ans en pleine santé, une deuxième en préparation, un travail bien rémunéré qui certes ne me plait guère mais ce n'est pas la mort non plus, une famille présente, un toit au dessus de la tête... D'accord, mon père ne fait rien pour me voir mais j'en ai fait mon deuil.
Et je ne suis même pas capable de profiter de tout ce que j'ai!!!!!
Je ne me reconnais plus dans la glace. Je n'ai plus cette joie de vivre, ce sourire sincère dont on me complimentait souvent. J'arbore un sourire souvent forcé pour faire bonne figure. J'ai grossi à cause d'un traitement thymorégulateur. Mon visage est marqué par la fatigue. J'ai des cheveux blancs qui ont commencé à pousser. Mes lèvres sont asséchées par le prozac avec des crevasses au coin des lèvres. Je me tiens voutée. Chaque effort ou geste à faire me parait insurmontable.
Quel beau tableau pour une jeune femme de 32 ans qui devrait être rayonnante et épanouie en attendant l'arrivée d'un enfant!
Existe-t-il des personnes souffrant de troubles bipolaires qui ont une vie normale, sans conséquence pour leur entourage proche et moins proche, pour leur boulot et leur vie amoureuse? Mon chéri en souffre, ma fille y est très sensible aussi. J'ai eu des problèmes au boulot. Et j'ai peu d'ami(e)s.
Je pensais qu'avec de la volonté j'arriverais à prendre le dessus, mais non, elle me rattrape toujours. C'est bête car je suis la première à me dire que ce n'est pas avec un coup de pied au cul que l'on guérit un cancer, c'est pareil pour les troubles bipolaires... C'est une vraie maladie. J'aimerais avoir le courage qu'ont certaines personnes pour affronter leur maladie. Je n'ai pas cette force. J'aimerais tant être à la hauteur. Pourtant j'ai tout pour être heureuse: un chéri toujours à mes côtés malgré les aléas de la vie, un amour de petite fille de 2 ans en pleine santé, une deuxième en préparation, un travail bien rémunéré qui certes ne me plait guère mais ce n'est pas la mort non plus, une famille présente, un toit au dessus de la tête... D'accord, mon père ne fait rien pour me voir mais j'en ai fait mon deuil.
Et je ne suis même pas capable de profiter de tout ce que j'ai!!!!!
Je ne me reconnais plus dans la glace. Je n'ai plus cette joie de vivre, ce sourire sincère dont on me complimentait souvent. J'arbore un sourire souvent forcé pour faire bonne figure. J'ai grossi à cause d'un traitement thymorégulateur. Mon visage est marqué par la fatigue. J'ai des cheveux blancs qui ont commencé à pousser. Mes lèvres sont asséchées par le prozac avec des crevasses au coin des lèvres. Je me tiens voutée. Chaque effort ou geste à faire me parait insurmontable.
Quel beau tableau pour une jeune femme de 32 ans qui devrait être rayonnante et épanouie en attendant l'arrivée d'un enfant!
mercredi 8 décembre 2010
phase dépressive versus phase maniaque
Les troubles bipolaires regroupe les pathologies caractérisées par des mouvements de l’humeur entre deux pôles : la dépression et l’accès maniaque.
Comment se définit chaque phase?
PHASE DÉPRESSIVE
Le plus fréquemment:
- tristesse de l'humeur
- perte d’intérêt et de plaisir pour les activités habituelles
- grande lenteur, signe du manque d’énergie et d’entrain, qui rend insurmontables les tâches du quotidien
Parfois, au contraire, l’anxiété entraîne agitation fébrile et incapacité à rester en place.
- troubles de la concentration et de la mémoire, lenteur de la pensée
- grande fatigabilité pour des efforts minimes (lecture, conversation , ...)
- idées péjoratives sur soi même (auto-critiques et auto-accusations) alimentant une grande culpabilité
- idées suicidaires fréquentes
- troubles du sommeil et de l’appétit
- effondrement de la libido
Autres symptômes pouvant être présents chez certains patients :
- anxiété plus ou moins intense et permanente souvent présente dès le réveil, et s’atténuant au cours de la journée notamment dans la soirée
- symptômes dits « fonctionnels » : maux de tête, douleurs diffuses ou localisées, troubles digestifs
- troubles du caractère : irritabilité, agressivité, crises de colère, susceptibilité exacerbée, hypersensibilité au rejet
- repli sur soi, évitement des autres et des contacts
- conduites d’alcoolisation ou autres prises de toxique.
PHASE MANIAQUE
- insomnie, diminution du besoin de sommeil sans fatigue
- humeur rapidement changeante, une jovialité ludique, expansive et euphorique alternant avec des moments d'irritabilité où le patient donne l'impression de se fâcher ou peut éclater en sanglot
- accélération de la pensée
- accélération du flux de paroles et discours qui passent du coq à l'âne
- facilité et familiarité du contact avec les autres se traduisant par une grande communicabilité et une grande capacité à détecter et à réagir aux attitudes d’autrui
- désinhibition: chant au milieu des phrases, plaisanteries, jeux de mots faciles, calembours mais aussi activités à risque : conduites sexuelles désordonnées et à risque, conduite automobile à pleine vitesse, voyage imprévu, dépenses inconsidérées, agitation sur la voie publique
- importante agitation motrice
- tenue débraillée, fantaisiste, parfois extravagante
- visage hyper-expressif, sans cesse agité de mouvements, empreint de théâtralisme.
- mégalomanie: sentiments de grandeur, de toute-puissance ou de mission à accomplir, multiplication des projets
- méfiance
- faim et soif souvent intenses
- parfois au contraire par manque de temps ou par désintérêt, diminution de l'alimentation
lundi 6 décembre 2010
Trois journées presque normales
Depuis samedi, j'ai réussi (enfin) à prendre un nouveau rythme. Bien que l'envie de dormir me taraude toute la journée et que je lutte contre moi-même, je me suis levée à 7h30 le matin, j'ai pris le petit déj avec mon chéri et ma fille, j'ai préparé le repas, joué avec ma fille et même fait un gâteau. C'est dur, mais je me suis forcée. Par contre, je conserve ma sieste en même temps que celle de ma fille, ma grossesse me demande du repos.
Pour certains, c'est la normalité. Pour moi, un peu d'espoir... L'espoir que je sorte de cette phase dépressive.
PS: je suis contente que des personnes m'aient contactée. Vous pouvez venir parler de votre maladie sur ce blog, je ne vous jugerai pas.
mardi 30 novembre 2010
Apprendre à se connaître pour mieux maîtriser sa maladie
Mis à part les médicaments et peut-être des thérapies, il faut aussi compter sur soi-même afin de mieux appréhender les phases dépressives et (hypo)maniaques. En effet, les personnes bipolaires doivent apprendre à se connaître afin de déterminer les évènements provoquant une entrée dans telle ou telle phase . Elles doivent définir des signaux alarmes qui permettront d'adopter une hygiène de vie plus saine pour une personne bipolaire. Je ne sais pas si je suis claire alors je donne des exemples.
Dans mon cas, voici les signaux d'alarmes qui peuvent provoquer une rechute dépressive:
1- le manque de sommeil, la fatigue
2- la prise de poids
3- le manque d'activité
4-une contrariété
5-la consommation d'alcool/de drogues
6-une période d'excitation ou d'émotion trop forte (par exemple une soirée en boîte de nuit)
Ce qui favorise une phase hypomaniaque chez moi:
1- une perte de poids
2-une activité physique
3- la survenue d'évènements positifs
Du coup, il faudrait que j'ai des activités modérées, ni trop peu, ni pas assez, que je fasse attention à mon alimentation pour stabiliser mon poids, que je dorme suffisamment, que j'évite les soirées bruyantes, avec trop de monde, que j'évite les excitants.
Je reconnais que ce n'est pas facile au quotidien, j'avoue ne pas tout appliquer, surtout en ce moment car je me laisse porter par ma dépression, je n'ai envie de ne rien faire, de ne pas réfléchir. Je prends sur moi pour écrire ce blog car peut être qu'il pourra aider d'autres personnes. J'attends désespérément ma phase d'euphorie...
lundi 29 novembre 2010
Une journée down
Je suis à deux prozac par jour et je ne vois toujours aucune amélioration, mise à part sur mon appétit qui diminue beaucoup. Après un jeudi où j'étais plutôt en forme, rebelotte, je déprime à nouveau. Je dors jusqu'à 11h30, puis sieste de 13h à 17h. J'ai envie de pleurer, je pleure en cachette car dès que ma fille me voit pleurer, elle pleure aussi... J'ai envie d'être seule et qu'on me laisse dormir en paix. Ce n'est qu'en début de soirée où je vais mieux. Mais je redoute de me coucher le soir en pensant à la journée qui va se dérouler le lendemain. D'autant plus que demain je suis seule avec ma fille de 2 ans et que je me sens incapable de m'en occuper. Je n'ose pas à en parler à mon conjoint. Je me trouve misérable.
Ma psy m'a dit qu'elle allait essayer de me faire passer une fin de grossesse potable, mais sans pouvoir me prescrire de thymorégulateurs et d'anxiolitiques, je sais qu'elle ne peut pas faire de miracle. Elle me soutient beaucoup, mais il faudrait que je la vois plus souvent que 2-3 fois par mois...
Il m'en arrive à attendre ma phase hypomaniaque que je supporte beaucoup plus évidemment, même mon chéri me préfère dans cette phase là car je suis gaie (plutôt euphotique) et j'arrive plus facilement à me modérer, non sans effort.
J'aimerais tant avoir des témoignages. Patience....
Ma psy m'a dit qu'elle allait essayer de me faire passer une fin de grossesse potable, mais sans pouvoir me prescrire de thymorégulateurs et d'anxiolitiques, je sais qu'elle ne peut pas faire de miracle. Elle me soutient beaucoup, mais il faudrait que je la vois plus souvent que 2-3 fois par mois...
Il m'en arrive à attendre ma phase hypomaniaque que je supporte beaucoup plus évidemment, même mon chéri me préfère dans cette phase là car je suis gaie (plutôt euphotique) et j'arrive plus facilement à me modérer, non sans effort.
J'aimerais tant avoir des témoignages. Patience....
dimanche 28 novembre 2010
Venez témoigner sur la bipolarité
Je recherche des témoignages de personnes souffrant de bipolarité ou de cyclothymie, ou encore de personnes ayant un proche qui souffre de cette maladie.
Quand avez vous su que vous étiez bipolaire? Quelle a été votre réaction?
Comment gérez vous votre quotidien?
Quels sont vos traitements médicamenteux? Suivez vous une thérapie?
En avez vous parlé à votre entourage? Comment cela a-t-il été perçu?
Je vous remercie par avance...
S'il vous plait, n'hésitez pas à intervenir!
Quand avez vous su que vous étiez bipolaire? Quelle a été votre réaction?
Comment gérez vous votre quotidien?
Quels sont vos traitements médicamenteux? Suivez vous une thérapie?
En avez vous parlé à votre entourage? Comment cela a-t-il été perçu?
Je vous remercie par avance...
S'il vous plait, n'hésitez pas à intervenir!
samedi 27 novembre 2010
La rechute
Donc me voilà sous dépakote et effexor. Je gère tant que je peux car ce n'est pas non plus un traitement miraculeux. Je prends 6 kilos. Je reprends mon boulot après mon congé maternité et la prise de tous mes congés fin mars 2009.La reprise se passe bien au début, puis moins bien. Je ne suis pas épanouie dans mon métier. Je me plains tous les jours. Je ne prends plus aucun plaisir. Je rechute en dépression sévère en septembre 2009.
Je suis en arrêt maladie pendant deux mois et demi. Mon directeur régional veut savoir pourquoi. Ma psy me dit de ne rien lui dire. Je l'écoute. A mon retour, il me prend en grippe, malgré un travail efficace selon moi, car même si je n'aime pas ce que je fais je reste professionnelle, j'aime les choses bien faites. C'est injuste. Et là je pète un cable. J'ai un déclic. Je vais changer de métier. Je veux être infirmière, et non plus commerciale. Mon conjoint ne veut pas. Il veut d'abord faire un autre enfant. C'est notre deal. J'en fais part à ma psy qui ne trouve pas que ce soit le moment approprié pour une grossesse. Mais je suis tétue. Je veux changer de vie. Je veux être dévouée aux autres et non plus raconter des conneries tous les jours pour vendre des produits soient disants meilleurs que les autres. J'arrête ma pilule. Je m'inscris au concours. Je le prépare tous les soirs et le week end. En mars 2010, je passe l'écrit et je le réussis. Au mois de mai, je tombe enceinte.Ma psy arrête tous mes traitements. Le dépakote c'est facile. Le sevrage de l'effexor par contre, horrible. J'ai l'impression d'être une junky. Je tremble, j'ai des vertiges, j'ai des nausées, je suis en manque...Tant bien que mal, je passe l'oral en juillet 2010. Je suis reçue.Je demande mon report pour 2011 pour raison de grossesse: ouf c'est accepté.
Je continue mon job. Mais ma grossesse se passe mal: je vomis tous les jours, j'ai des contractions, mon col se raccourcit. Ma gynéco ne veut pas m'arrêter. Mon médecin traitant m'oriente vers un autre gynéco, plus compétent. Je suis en arrêt maladie mi septembre 2010 et c'est définitif jusqu'à l'accouchement. Plus de voiture, plus de sport, plus de port de charges lourdes.
Je recommence à déprimer: la fatigue avec ma fille, le manque de sommeil au début. Puis je tombe dans l'hypersomnie dépressive. Je dors la nuit, je dors le matin, je dors l'après midi je dors en début de soirée. Je ne suis bien que dans mon lit. Je ne ressens plus rien d'agréable. Même les moments passés avec ma fille me semblent être un fardeau. Je culpabilise car elle a besoin de moi et je ne suis même pas foutue de m'en occuper correctement. Et je ne vous parle pas de ma vie intime avec mon chéri... Je revois ma psy et là je m"écroule, je pleure encore et encore... Elle me dit que c'est une rechute et me met sous prozac. Je pleure encore. Je ne veux pas être une mère dépressive: quelle image misérable je donne à ma fille? J'ai envie de disparaitre. Mais je suis enceinte et j'ai une famille qui compte quand même pour moi.
Aujourd'hui je suis à 2 prozac par jour et bipolaire confirmée. Je n'avais pas bien compris celà d'ailleurs. Je croyais avoir miraculeusement guérie et que je ne souffrais que d'une dépression. Et non je suis dans la phase dépressive de ma maladie et je dois attendre l'accouchement pour prendre un régulateur de l'humeur: ce sera lamictal ou téralithe et ce sera à vie...
Je suis en arrêt maladie pendant deux mois et demi. Mon directeur régional veut savoir pourquoi. Ma psy me dit de ne rien lui dire. Je l'écoute. A mon retour, il me prend en grippe, malgré un travail efficace selon moi, car même si je n'aime pas ce que je fais je reste professionnelle, j'aime les choses bien faites. C'est injuste. Et là je pète un cable. J'ai un déclic. Je vais changer de métier. Je veux être infirmière, et non plus commerciale. Mon conjoint ne veut pas. Il veut d'abord faire un autre enfant. C'est notre deal. J'en fais part à ma psy qui ne trouve pas que ce soit le moment approprié pour une grossesse. Mais je suis tétue. Je veux changer de vie. Je veux être dévouée aux autres et non plus raconter des conneries tous les jours pour vendre des produits soient disants meilleurs que les autres. J'arrête ma pilule. Je m'inscris au concours. Je le prépare tous les soirs et le week end. En mars 2010, je passe l'écrit et je le réussis. Au mois de mai, je tombe enceinte.Ma psy arrête tous mes traitements. Le dépakote c'est facile. Le sevrage de l'effexor par contre, horrible. J'ai l'impression d'être une junky. Je tremble, j'ai des vertiges, j'ai des nausées, je suis en manque...Tant bien que mal, je passe l'oral en juillet 2010. Je suis reçue.Je demande mon report pour 2011 pour raison de grossesse: ouf c'est accepté.
Je continue mon job. Mais ma grossesse se passe mal: je vomis tous les jours, j'ai des contractions, mon col se raccourcit. Ma gynéco ne veut pas m'arrêter. Mon médecin traitant m'oriente vers un autre gynéco, plus compétent. Je suis en arrêt maladie mi septembre 2010 et c'est définitif jusqu'à l'accouchement. Plus de voiture, plus de sport, plus de port de charges lourdes.
Je recommence à déprimer: la fatigue avec ma fille, le manque de sommeil au début. Puis je tombe dans l'hypersomnie dépressive. Je dors la nuit, je dors le matin, je dors l'après midi je dors en début de soirée. Je ne suis bien que dans mon lit. Je ne ressens plus rien d'agréable. Même les moments passés avec ma fille me semblent être un fardeau. Je culpabilise car elle a besoin de moi et je ne suis même pas foutue de m'en occuper correctement. Et je ne vous parle pas de ma vie intime avec mon chéri... Je revois ma psy et là je m"écroule, je pleure encore et encore... Elle me dit que c'est une rechute et me met sous prozac. Je pleure encore. Je ne veux pas être une mère dépressive: quelle image misérable je donne à ma fille? J'ai envie de disparaitre. Mais je suis enceinte et j'ai une famille qui compte quand même pour moi.
Aujourd'hui je suis à 2 prozac par jour et bipolaire confirmée. Je n'avais pas bien compris celà d'ailleurs. Je croyais avoir miraculeusement guérie et que je ne souffrais que d'une dépression. Et non je suis dans la phase dépressive de ma maladie et je dois attendre l'accouchement pour prendre un régulateur de l'humeur: ce sera lamictal ou téralithe et ce sera à vie...
vendredi 26 novembre 2010
Qu'est ce que la bipolarité?
Autrefois appelé maniaco-dépression, le trouble bipolaire est un trouble de l'humeur, qui fait, théoriquement , alterner hauts et bas dans des sortes de montagnes russes, cycliquement, de façon récurrente.
Elle comporte en gros une phase maniaque ou hypomaniaque et une phase dépressive.
En gros, parce qu'il existe, dans le spectre bipolaire, une forme encore assez mal connue, appelée cyclothymie, qui peut dans certains cas ne comporter que des dépressions, oui, bizarre pour une maladie qui normalement comporte deux pôles et pourtant, la dépression bipolaire existe bel et bien. On considère actuellement que 40% des dépressifs chroniques sont en fait des dépressifs bipolaires.
On les reconnait au fait que les antidépresseurs ne les soulagent pas ou provoquent chez eux des montées en hypomanie.
On parle de plus en plus couramment de spectre bipolaire car cette maladie est multiforme.
Pour résumer:
- type I, épisodes maniaques et dépressions altèrnent, avec (ou sans) intervalles libres
- type II, épisodes hypomaniaques et dépressions altèrnent, avec (ou sans) intervalles libres
- cyclothymie, humeur très instable, l'alternance peut se faire de minutes en minutes parfois, ou sur quelques jours et de toutes façons de nombreuses fois sur une année. Il peut y avoir prédominance d'euphorie ou de dépression. C'est quand même plus généralement l'état dépressif qui l'emporte. On trouve des formes où seule la dépression est présente. Ce qui fait confondre ces bipolaires là avec des unipolaires, pour leur plus grand malheur car il faut un temps infini pour qu'ils soient diagnostiqués et traités.
La cyclothymie mérite une place toute particulière car c'est elle qui forme le gros des "troupes" des bipolaires et c'est elle qui présente les formes les plus diverses. Elle s'accompagne très souvent de maladies associées ou comorbides : addictions diverses (alcool, drogues, tabac), troubles alimentaires (hyperphagie, boulimie, anorexie), TOCs, troubles anxieux, agoraphobie, attaques de panique, automutilation, dysmorphophobie...
Source: http://www.bipolaire-info.org/
Elle comporte en gros une phase maniaque ou hypomaniaque et une phase dépressive.
En gros, parce qu'il existe, dans le spectre bipolaire, une forme encore assez mal connue, appelée cyclothymie, qui peut dans certains cas ne comporter que des dépressions, oui, bizarre pour une maladie qui normalement comporte deux pôles et pourtant, la dépression bipolaire existe bel et bien. On considère actuellement que 40% des dépressifs chroniques sont en fait des dépressifs bipolaires.
On les reconnait au fait que les antidépresseurs ne les soulagent pas ou provoquent chez eux des montées en hypomanie.
On parle de plus en plus couramment de spectre bipolaire car cette maladie est multiforme.
Pour résumer:
- type I, épisodes maniaques et dépressions altèrnent, avec (ou sans) intervalles libres
- type II, épisodes hypomaniaques et dépressions altèrnent, avec (ou sans) intervalles libres
- cyclothymie, humeur très instable, l'alternance peut se faire de minutes en minutes parfois, ou sur quelques jours et de toutes façons de nombreuses fois sur une année. Il peut y avoir prédominance d'euphorie ou de dépression. C'est quand même plus généralement l'état dépressif qui l'emporte. On trouve des formes où seule la dépression est présente. Ce qui fait confondre ces bipolaires là avec des unipolaires, pour leur plus grand malheur car il faut un temps infini pour qu'ils soient diagnostiqués et traités.
La cyclothymie mérite une place toute particulière car c'est elle qui forme le gros des "troupes" des bipolaires et c'est elle qui présente les formes les plus diverses. Elle s'accompagne très souvent de maladies associées ou comorbides : addictions diverses (alcool, drogues, tabac), troubles alimentaires (hyperphagie, boulimie, anorexie), TOCs, troubles anxieux, agoraphobie, attaques de panique, automutilation, dysmorphophobie...
Source: http://www.bipolaire-info.org/
Bipolaire moi?
Allez, je me lance. J'ai trop besoin de parler de ma maladie, peut être pour enfin l'accepter, aussi pour être rassurée sur le fait que je peux peut être vivre normalement malgrè elle, peut être aussi pour voir que je ne suis pas seule à vivre cela ou encore pour faire part de mes états d'âme...trouver d'autres solutions que les médicaments...
J'ai appris que j'étais bipolaire il y a environ 1 an et demi. J'ai accouché en novembre 2008 d'une jolie poupée après avoir passé une grossesse idyllique, au top de la forme, où je me suis sentie invincible. L'accouchement s'est bien passé: en 1h30, sans péridurale mais j'ai été marquée par la violence presque animale de cet événement, par cette douleur inhumaine de la libération, non effacée par la présence de mon ange contre moi. Première cupabilisation...
Retour à la maison: la réalité est tellement différente de l'idée que je me faisais de la maternité: manque de sommeil, perte de mon indépendance,sensation d'étouffement, impatience face aux pleurs de mon bébé, allaitement facile au départ mais avec le stress qui montait en moi, les choses se sont compliquées jusqu'à redouter le moment de la tétée... Deuxième cupabilisation.
Mes proches m'ont dit que ce n'était qu'un baby blues, que ça allait passer... Mais au mois d'avril, après des semaines de pleurs, je me suis enfin tournée vers mon généraliste en lui disant ironiquement " Docteur, vous pouvez me dire combien de temps dure le baby blues, parce que là, pleurer tous les jours, ça ne fait pas parti du contrat". Il m'a orienté vers une psychiatre. Elle me diagnostique une dépression sévère et je culpabilise encore car je n'arrive pas à m'occuper de mon enfant, à prendre plaisir des moments sensés être agréables pour une maman.
Deux échecs de traitement: prozac, puis seroplex puis mon sauveur effexor. Tout va bien, puis tout va trop bien: je ne dors plus, je n'arrête pas, je suis heureuse, j'ai les idées qui fusent, je me sens capable de tout, je reprends vie! Mais je dépense trop, je mange beaucoup trop, je prends du poids, je commence à boire un peu, puis tous les soirs, je me remets à fumer, tout celà en essayant de tout cacher à mon conjoint, sans succès car très observateur et soucieux de mon bien être...
Ma psy me rend son verdict après quelques semaines de réflexion, selon mes antécédents familiaux: je suis bi-po-lai-re. Quoi? Je suis folle, je ne peux pas accepter ça. Ca se guérit définitivement? C'est une conséquence de la prise d'antidépresseurs?
Non, mon accouchement n'a fait que révéler, exploser ce que j'avais en moi...un choc m'a t'elle dit. C'est parti pour le dépakote. Peut être à vie, peut être qu'elle me le changera.
Celà a été très dur pour moi d'accepter cette réalité, je ne suis pas sûre que ce soit le cas aujourd'hui d'ailleurs. J'espère que ce blog m'aidera, de la même manière que m'a aidé mon journal intime quand j'étais enfant.
A bientôt
J'ai appris que j'étais bipolaire il y a environ 1 an et demi. J'ai accouché en novembre 2008 d'une jolie poupée après avoir passé une grossesse idyllique, au top de la forme, où je me suis sentie invincible. L'accouchement s'est bien passé: en 1h30, sans péridurale mais j'ai été marquée par la violence presque animale de cet événement, par cette douleur inhumaine de la libération, non effacée par la présence de mon ange contre moi. Première cupabilisation...
Retour à la maison: la réalité est tellement différente de l'idée que je me faisais de la maternité: manque de sommeil, perte de mon indépendance,sensation d'étouffement, impatience face aux pleurs de mon bébé, allaitement facile au départ mais avec le stress qui montait en moi, les choses se sont compliquées jusqu'à redouter le moment de la tétée... Deuxième cupabilisation.
Mes proches m'ont dit que ce n'était qu'un baby blues, que ça allait passer... Mais au mois d'avril, après des semaines de pleurs, je me suis enfin tournée vers mon généraliste en lui disant ironiquement " Docteur, vous pouvez me dire combien de temps dure le baby blues, parce que là, pleurer tous les jours, ça ne fait pas parti du contrat". Il m'a orienté vers une psychiatre. Elle me diagnostique une dépression sévère et je culpabilise encore car je n'arrive pas à m'occuper de mon enfant, à prendre plaisir des moments sensés être agréables pour une maman.
Deux échecs de traitement: prozac, puis seroplex puis mon sauveur effexor. Tout va bien, puis tout va trop bien: je ne dors plus, je n'arrête pas, je suis heureuse, j'ai les idées qui fusent, je me sens capable de tout, je reprends vie! Mais je dépense trop, je mange beaucoup trop, je prends du poids, je commence à boire un peu, puis tous les soirs, je me remets à fumer, tout celà en essayant de tout cacher à mon conjoint, sans succès car très observateur et soucieux de mon bien être...
Ma psy me rend son verdict après quelques semaines de réflexion, selon mes antécédents familiaux: je suis bi-po-lai-re. Quoi? Je suis folle, je ne peux pas accepter ça. Ca se guérit définitivement? C'est une conséquence de la prise d'antidépresseurs?
Non, mon accouchement n'a fait que révéler, exploser ce que j'avais en moi...un choc m'a t'elle dit. C'est parti pour le dépakote. Peut être à vie, peut être qu'elle me le changera.
Celà a été très dur pour moi d'accepter cette réalité, je ne suis pas sûre que ce soit le cas aujourd'hui d'ailleurs. J'espère que ce blog m'aidera, de la même manière que m'a aidé mon journal intime quand j'étais enfant.
A bientôt
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