samedi 27 novembre 2010

La rechute

Donc me voilà sous dépakote et effexor. Je gère tant que je peux car ce n'est pas non plus un traitement miraculeux. Je prends 6 kilos. Je reprends mon boulot après mon congé maternité et la prise de tous mes congés fin mars 2009.La reprise se passe bien au début, puis moins bien. Je ne suis pas épanouie dans mon métier. Je me plains tous les jours. Je ne prends plus aucun plaisir. Je rechute en dépression sévère en septembre 2009.

Je suis en arrêt maladie pendant deux mois et demi. Mon directeur régional veut savoir pourquoi. Ma psy me dit de ne rien lui dire. Je l'écoute. A mon retour, il me prend en grippe, malgré un travail efficace selon moi, car même si je n'aime pas ce que je fais je reste professionnelle, j'aime les choses bien faites. C'est injuste. Et là je pète un cable. J'ai un déclic. Je vais changer de métier. Je veux être infirmière, et non plus commerciale. Mon conjoint ne veut pas. Il veut d'abord faire un autre enfant. C'est notre deal. J'en fais part à ma psy qui ne trouve pas que ce soit le moment approprié pour une grossesse. Mais je suis tétue. Je veux changer de vie. Je veux être dévouée aux autres et non plus raconter des conneries tous les jours pour vendre des produits soient disants meilleurs que les autres. J'arrête ma pilule. Je m'inscris au concours. Je le prépare tous les soirs et le week end. En mars 2010, je passe l'écrit et je le réussis. Au mois de mai, je tombe enceinte.Ma psy arrête tous mes traitements. Le dépakote c'est facile. Le sevrage de l'effexor par contre, horrible. J'ai l'impression d'être une junky. Je tremble, j'ai des vertiges, j'ai des nausées, je suis en manque...Tant bien que mal, je passe l'oral en juillet 2010. Je suis reçue.Je demande mon report pour 2011 pour raison de grossesse: ouf c'est accepté.

Je continue mon job. Mais ma grossesse se passe mal: je vomis tous les jours, j'ai des contractions, mon col se raccourcit. Ma gynéco ne veut pas m'arrêter. Mon médecin traitant m'oriente vers un autre gynéco, plus compétent. Je suis en arrêt maladie mi septembre 2010 et c'est définitif jusqu'à l'accouchement. Plus de voiture, plus de sport, plus de port de charges lourdes.

Je recommence à déprimer: la fatigue avec ma fille, le manque de sommeil au début. Puis je tombe dans l'hypersomnie dépressive. Je dors la nuit, je dors le matin, je dors l'après midi je dors en début de soirée. Je ne suis bien que dans mon lit. Je ne ressens plus rien d'agréable. Même les moments passés avec ma fille me semblent être un fardeau. Je culpabilise car elle a besoin de moi et je ne suis même pas foutue de m'en occuper correctement. Et je ne vous parle pas de ma vie intime avec mon chéri... Je revois ma psy et là je m"écroule, je pleure encore et encore... Elle me dit que c'est une rechute et me met sous prozac. Je pleure encore. Je ne veux pas être une mère dépressive: quelle image misérable je donne à ma fille? J'ai envie de disparaitre. Mais je suis enceinte et j'ai une famille qui compte quand même pour moi.
Aujourd'hui je suis à 2 prozac par jour et bipolaire confirmée. Je n'avais pas bien compris celà d'ailleurs. Je croyais avoir miraculeusement guérie et que je ne souffrais que d'une dépression. Et non je suis dans la phase dépressive de ma maladie et je dois attendre l'accouchement pour prendre un régulateur de l'humeur: ce sera lamictal ou téralithe et ce sera à vie...

2 commentaires:

  1. Le principal c'est de se dire que la dépression est une phase, que le cycle va changer, que ça ira mieux.

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  2. Courage, vous n'êtes pas seule. Je vis aussi des crises dépressives depuis plus de 10 ans et aucun traitement ne semble être satisfaisant.La vie vaut la peine d'être vécue, et la maladie d'être combattue de toutes ses forces.L'espoir fait vivre, et je sais que certains bipolaires arrivent à une guérison.Le fait d'être enceinte , toutes ces hormones provoquent cet état dépressif mais tenez bon, et après vous pourrez à nouveau être heureuse avec votre nouvelle famille ! ;)

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